d’une manière lascive ; je sentais quelques légères émotions ;
je portais la main sur ce qu’elle me montrait,
mais je la portais d’un air indifférent. Je chatouillais
avec plus d’indifférence encore ; elle me tenait pendant
ce temps-là le vit, et semblable à un médecin qui tâte le
pouls à un criminel à qui l’on donne la question, et sur
sa force ou sa faiblesse règle la dose qu’on doit lui
donner, elle me branlait avec plus ou moins de vitesse,
proportionnément aux degrés de lubricité qu’elle sentait
naître. Elle en vint enfin à son honneur : je bandai,
elle triomphait ; je voyais dans ses yeux pétillants la
joie que lui causait le retour de ma virilité. Charmé
moi-même de l’effet de ses caresses, je voulus sur-le-champ
lui donner des marques de ma reconnaissance.
Elle les reçut avec une fureur amoureuse dont la vivacité
seconda si bien mon zèle. Elle me serrait, se lançait
avec des mouvements si rapides et si passionnés
que je déchargeai sans presque m’être donné aucune
peine, mais avec tant de plaisir que je voulus du mal à
mon vit de l’obstacle qu’il avait apporté par sa lenteur à
une jouissance aussi délicieuse. Il était temps de quitter
ce gazon où nous venions de nous livrer à tous les
transports de l’amour.
Nous le quittâmes, et pour tromper la pénétration maligne de ceux qui, nous voyant échauffés comme nous l’étions, ne pourraient en soupçonner la cause, nous fîmes quelques tours dans le labyrinthe, et ces tours ne se firent pas sans causer.
— Que je suis contente de toi, mon cher Saturnin, me disait madame Dinville. Et toi ?
— Moi, lui répondais-je, je suis enchanté des plaisirs que vous venez de me faire goûter !
— Oui, reprenait-elle, mais je ne suis guère sage de