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de l’écume ; mais elle employait en vain toute la chaleur de ses caresses pour ranimer un corps glacé par l’épuisement. À peine mon vit se dressait-il, et c’était si faiblement, qu’elle n’en pouvait tirer aucun service. Elle courut aussitôt à une cassette d’où elle tira une petite fiole remplie d’une liqueur blanchâtre, qu’elle versa dans le creux de sa main, et m’en frotta les couilles et le vit à plusieurs reprises.

— Va, me dit-elle alors avec un air de satisfaction, nos plaisirs ne sont pas encore passés, mon cher Saturnin : tu m’en diras tout à l’heure des nouvelles.

J’attendais avec impatience l’accomplissement de sa prédiction. De petits picotements, que je sentais déjà dans les couilles, commençaient à me faire entrevoir quelque possibilité dans la réussite de son secret. Pour lui donner le temps d’opérer, elle se déshabillait à son tour. À peine se fut-elle montrée nue à mes yeux qu’une chaleur prodigieuse m’enflamma le sang ; mon vit banda, mais d’une force effroyable et telle que je ne l’avais pas encore sentie. Je devins enragé et, m’élançant sur elle, à peine lui donnai-je le temps de se reconnaître et de se mettre en posture. Je la dévorais ; à peine lui laissais-je la respiration libre ; je ne la voyais plus, je ne connaissais plus rien : toutes mes idées étaient concentrées dans son con.

— Arrête, mon cher amour ! s’écria-t-elle, en s’arrachant de mes bras ; ne nous pressons pas, mon cher roi, ménageons nos plaisirs, et, puisqu’ils ne peuvent durer qu’un instant, rendons-les vifs et si délicieux que nous ne songions pas à leur durée. Mets ta tête à mes pieds et tes pieds à la mienne. Je le fis. Mets ta langue dans mon con, et moi je vais mettre ton vit dans ma bouche. Nous y voilà ! Cher ami, que tu me fais de plaisir !