corrompus, qui croient qu’on est toujours assez honnête
homme quand on n’est pas reconnu pour fripon ; qui
rient de la crédulité des peuples, et sous le masque de
la religion, dont ils se jouent, ministres infidèles, font
de tout ce qu’elle condamne l’objet de leurs plus chères
occupations ?
Non, cela ne paraîtra pas extraordinaire. C’est l’usage. Voit-on autre chose ? Les Cordeliers, les Carmes, les Jésuites et tant d’autres travaillent tous les jours à me justifier. On en sait mille histoires, sans celles que l’on ne sait pas.
Qu’on me permette de placer ici quelques réflexions que j’ai faites, dans ces moments où la suspension du plaisir me rendait à moi-même, et me laissait envisager d’un œil impartial la vie que nous menions. Elles doivent paraître d’autant moins suspectes qu’elles viennent de la part d’un homme que son intérêt engageait à ne les jamais faire.
Quelles raisons assez puissantes ont pu rassembler dans l’enceinte des cloîtres tant de gens si différents par le caractère de leur esprit et de leur cœur ? La paresse, la paillardise, la lâcheté, l’ivrognerie, le mensonge, la perte des biens et de l’honneur.
Pauvres gens, qui avez la simplicité de croire que c’est la religion qui peuple ces saintes retraites, que je souhaiterais que vous pussiez en pénétrer l’intérieur ? Indignés des mystères d’iniquité qui s’y commettent, vous rougiriez de votre crédulité et vous apprendriez à les mépriser autant qu’elles sont méprisables. Je veux lever le bandeau qui vous couvrait les yeux.
Dites-moi, vous qui avez connu le Père Chérubin, ce saint homme dont la trogne vermeille ne respire que le plaisir, vous, dis-je, qui l’avez connu avant qu’il se fût