n’est pas un si mauvais morceau ? Le préjugé est un
animal qu’il faut envoyer paître. Il en est d’un garçon
comme d’un mets pour lequel on avait du dégoût. Le
hasard en fait tâter, on le trouve délicieux. Est-il rien
de plus charmant qu’un joli giton : blancheur de peau,
épaules bien faites, belle chute de reins, fesses dures,
rondes, un cul d’un ovale parfait, étroit, serré, propre,
sans poil ? Ce n’est pas là de ces conasses béantes, de
ces gouffres où vous entreriez tout botté. Fi donc ! Je
t’aperçois, censeur atrabilaire, tu veux me reprocher
que je souffle le froid et le chaud, que j’ai loué le con,
et que je chante aujourd’hui les louanges du cul.
Apprends, grand innocent, que j’ai pour moi l’expérience.
Chacun prend son plaisir où il le trouve. Le
mien est d’enfiler une femme quand elle se présente.
Un beau garçon, quand il paraît, lui donnerai-je des
coups de pied au cul ? Non, nigaud, non ; des coups de
vit ! Allez aux écoles de ces fameux Sages de la Grèce,
allez à celles des plus honnêtes gens de notre temps,
vous apprendrez à vivre. Mais mon moine va venir,
minuit sonne ; on gratte à ma porte. C’est mon homme.
— Bon ! marchons, Père, je vous suis. Mais où diable me menez-vous donc ?
— À l’église.
— Vous vous moquez de moi ! Peut-on toujours prier Dieu ? Serviteur ! Je ne suis pas des vôtres pour cette nuit. Chaque chose a son temps. Je vais dormir.
— Eh morbieu ! suivez-moi donc ! Ne voyez-vous pas que je monte dans les orgues ? Montez. Nous y voilà !
Savez-vous bien ce que je trouvai dans ces orgues ? une table copieusement fournie de viandes, et garnie d’une pyramide de bouteilles qui réjouissait la vue.
Item, trois moines, trois Novices et une jeune fille de