Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 17 —


10 avril. Sans doute a-t-on saisi chez lui les exemplaires qui y étaient déposés, mais le dossier est muet à ce sujet, ainsi que sur la date de sa libération.

Un quatrième personnage intervint dans l’édition de janvier 1741 du Portier des Chartreux, et c’est… un sacristain des Carmes de Cluny !

L’abbé Charles Nourry, 45 ans, né à Paris, clerc tonsuré, sacristain de Saint Sébastien en Trière de l’Ordre de Cluny, habitait alors à Paris, depuis cinq années, chez sa sœur, Mme d’Alainville, rue de la Comédie-Française. Il y était venu à l’occasion d’un procès qu’il avait contre le Chapitre de Lyon.

C’est lui qui s’était chargé, « pour rendre service au marquis Le Camus, à la demande de Mme d’Alainville, sa sœur », de vendre le Portier aux colporteurs, qui le payaient un louis. Son neveu l’aidait dans cette propagande édifiante. Je passe sur les dénégations premières de l’abbé, et sur ses aveux réticents d’abord, puis plus explicites. Mis à la Bastille le 14 avril, le sacristain des Carmes de Cluny en sortit le 5 juillet, à la demande du cardinal d’Auvergne, pour être exilé à l’abbaye de Saint Rambert, diocèse de Lyon.

Plusieurs colporteurs furent également arrêtés, dont les noms importent peu.

Les graveurs des estampes.

Deux autres complices de plus d’importance sont à mentionner : le nommé Blangy, tapissier, et Philippe Lefèvre, graveur.

Blangy avait entrepris, à la demande du marquis, en 1738, de faire graver les planches du Portier. Il en avait chargé Philippe Lefèvre. À mesure qu’elles étaient gravées, Blangy remettait les planches au marquis, chez la demoiselle Ollier. C’est le marquis qui lui fournissait les dessins. Le dossier ne nous indique pas le nom du dessi-