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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux,1922.djvu/224

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que le festin de mes noces allait finir comme celui des Lapithes.

— Mes Révérends, leur dis-je, votre nombre ne m’épouvante pas ; mais mon courage me fait peut-être trop présumer de mes forces ; je succomberais : vous êtes vingt, la partie n’est pas égale. Je veux vous proposer un accommodement. Il faut nous mettre tous nus.

Et pour leur en donner l’exemple, je commençai par me débarrasser de tous mes ajustements : robe, corset, jupe, chemise, tout partit dans le moment. Je les vis tous dans le même état que moi ; mes sœurs étaient aussi toutes nues. Mes yeux savourèrent un moment le charmant spectacle de vingt vits roides, gros, longs, durs comme le fer, et qui se présentaient fièrement au combat. Ah ! si j’avais eu assez de cons pour les recevoir tous à la fois, je l’aurais fait !

— Allons, repris-je, il est temps de commencer. Je vais me coucher sur ce lit ; j’écarterai les cuisses assez pour qu’en accourant sur moi, le vit à la main, vous puissiez m’enfiler l’un après l’autre, car il faut que le sort règle le pas ; les maladroits n’auront pas à se plaindre, puisqu’en me manquant ils trouveront des cons tous prêts sur qui ils pourront décharger leur colère. Voilà, Messieurs, ce que j’avais à vous proposer.

Ils applaudirent tous avec des battements de mains à cet heureux effort de mon imagination. On tire au sort, je tends la bague, on court : un, deux, trois passent sans m’enfiler et vont tomber sur mes Sœurs, qui leur font oublier leur malheur par toutes sortes de plaisirs. Un quatrième vient, c’était vous, Père Prieur. Ah ! je payai votre adresse par les transports les plus vifs ; et si c’est le plaisir que l’on goûte dans une décharge mutuelle qui fait concevoir, vous ne devez partager