trop pesante ; il tombe une pluie terrible ; j’ai entendu
le tonnerre qui grondait : j’en ai bien peur ; ne l’entends-tu
pas aussi ? Quel bruit il fait ! Ah ! serre-moi
bien fort, mon petit cœur, mets le drap par-dessus notre
tête pour ne pas voir ces vilains éclairs. Là, bon ! Ah !
ma chère Suzon, que j’ai peur !
— Moi, qui ne crains pas le tonnerre, je tâchais de rassurer la Sœur, qui, pendant ce temps-là, me passait sa cuisse droite entre les miennes et sa gauche par-dessus, et, dans cette posture, elle le frottait contre ma cuisse droite, en me mettant la langue dans la bouche et en me donnant de petits coups sur la fesse avec la main. Après qu’elle se fut un peu remuée de cette façon-là, je crus sentir qu’elle me mouillait la cuisse. Elle poussait des soupirs ; je m’imaginais que c’était la peur du tonnerre qui faisait cela. Je la plaignais ; mais bientôt elle reprit sa posture naturelle. Je croyais qu’elle allait s’endormir et je me préparais à en faire autant, quand elle me dit : « Tu dors donc, Suzon ? » Je lui répondis que non, mais que j’allais bientôt le faire.
— Tu veux donc, reprit-elle, me laisser mourir de frayeur ? Oui, je mourrai si tu te rendors ; donne-moi la main, ma chère petite, donne.
Je me laissai prendre la main, qu’elle porta aussitôt à sa fente, et elle me dit de la chatouiller avec mon doigt dans le haut de cet endroit. Je le fis par amitié pour elle. J’attendais qu’elle me dît de finir, mais elle ne disait mot, écartait seulement les jambes et respirait un peu plus vite qu’à l’ordinaire, en jetant de temps en temps des soupirs et en remuant le derrière. Je crus qu’elle se trouvait mal, et je cessai de faire aller le doigt.
— Ah ! Suzon, me dit-elle d’une voix entrecoupée, achève, je te prie, achève.