est le membre d’un homme : on l’appelle le membre par
excellence, parce qu’il est le roi de tous les autres. Ah !
qu’il mérite bien ce nom ! Mais si les femmes lui rendaient
la justice qu’il mérite, elles l’appelleraient leur
Dieu. Oui, c’en est un : le con est son domaine, le plaisir
est son élément, il va le chercher dans les replis les
plus cachés ; il pénètre, il sonde, il le trouve, il s’y
plonge, il le goûte, il le fait goûter ; il y naît, il y vit, il
y meurt et renaît aussitôt pour le goûter encore. Mais
ce n’est pas à lui seul qu’il doit tout son mérite. Soumis
aux lois de l’imagination et de la vue, sans elles il ne
peut rien ; il est mou, lâche, petit et n’ose se montrer.
Avec elles, fier, ardent, impétueux, il menace, se lance,
brise, renverse tout ce qui ose lui faire résistance.
— Attendez, dis-je à la Sœur, l’interrompant, vous oubliez que vous parlez à une novice. Mes idées se perdent dans votre éloge. Je sens que j’adorerai quelque jour ce Dieu dont vous parlez, mais il est encore étranger pour moi ; avant que d’aimer il faut connaître. Proportionnez vos expressions à la faiblesse de mes connaissances ; expliquez-moi d’une manière simple tout ce que vous venez de me dire.
— Je le veux bien, me répondit la Sœur. Le vit est mou, lâche et petit quand il est dans l’inaction, c’est-à-dire quand les hommes ne sont pas excités ou par la vue d’une femme, ou par les idées qui leur en viennent ; mais offrons-nous à leurs yeux, découvrons la gorge, laissons voir nos tétons, montrons-leur une taille fine, une jambe dégagée — les grâces d’un joli visage ne sont pas toujours nécessaires, — un rien les frappe, leur imagination travaille ; elle s’exerce, elle va pénétrer toutes les parties de notre corps ; elle se fait les plus beaux portraits ; elle donne de la fermeté à des tétons