vec des redoublemens d’amour qui ne
me rendoient pas plus amoureux, perſonne
au monde ne nous peut voir, deshabillons-nous,
couchons-nous ſur
mon lit, viens, mon Fouteur, viens,
allons nous mettre tous nuds, va, je te
ferai bien-tôt bander. Elle me prit dans
ſes bras, & me porta, pour ainſi dire, ſur
ſon lit : elle m’aida à me deshabiller, &
ſa promptitude ſecondant ſon impatience
elle me vit bien-tôt dans l’état qu’elle
deſiroit, nud comme la main : je la
laiſſois faire plû-tôt par complaiſance
que par l’idée du plaiſir. Elle me renverſe
ſur ſon lit, & ſe couchant ſur
moi, elle me couvroit de ſes baiſers,
elle me ſuçoit le Vit, & auroit voulu le
faire entrer juſqu’aux Couilles dans ſa
bouche, elle ſembloit extaſiée dans cette
poſture, elle me couvroit d’une ſalive
blanche ſemblable à de l’écume ;
mais elle employoit envain toute la chaleur
de ſes careſſes pour ranimer un
corps glacé par l’épuiſement, à peine
mon Vit ſe dreſſoit-il, & c’étoit ſi foiblement
qu’elle n’en pouvoit tirer aucun
ſervice : elle courut auſſi-tôt à une
caſſette d’où elle tira une petite fiole
remplie d’une liqueur blanchâtre, qu’elle
verſa dans le creux de ſa main, & m’en
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