ſe le mettant ! Pouſſe, cher ami, pouſſe.
Il n’étoit pas beſoin de me le dire,
j’enfonçai, & m’apéſantiſſant ſur ſa gorge,
ſur ſon ſein, je le couvrois de baiſers
de feu, je reſtois immobile, j’y
mourois ; fais donc, me dit Nicole, en
ſe remuant avec des tranſports qui me
tirerent de mon aſſoupiſſement extaſique,
fais donc. Je me mis auſſi-tôt à
lui allonger des coups de cul, des coups
de Vit, qui lui alloient, diſoit-elle,
juſqu’au cœur. Que ceux qu’elle me
rendoit alloient bien plus loin ! Ils portoient
le feu, ils me lançoient des torrens
de délices juſqu’aux parties les plus
reculées de mon corps ! O décharge !
tu es un rayon de la Divinité, ou plûtôt
n’es-tu pas la Divinité même ! Pourquoi
ne meur-t’on pas dans tes tranſports ?
La Mere du Dieu des Buveurs
ne mourut-elle pas, quand Jupiter cédant
à ſes inſtances, la foutit en Dieu ;
car ne vous y méprenés pas, Meſſieurs
les Mytologiſtes, ce n’eſt pas l’apareil,
l’éclat, ni la Majeſté du Souverain des
Cieux, qui ravirent le jour à Semele,
c’eſt le Foutre embrâſé qui ſortoit de
ſon Vit. Mahomet, je ſuis ta loi, je ſuis
ton plus fidéle Croyant ; mais tiens-moi
parole, fais-moi joüir pendant mille ans
Page:Gervaise de Latouche - Histoire de dom B… portier des chartreux, 1741.djvu/215
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
Histoire de Dom B…