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Portier des Chartreux.


roiſſoit ſi grand, que j’avois peine à le concevoir : j’étois tremblant, & dans la crainte qu’il ne m’échapât, à peine aurais-je pû former le deſſein de le demander : j’avois la main ſur ſa cuiſſe, que je preſſois contre la mienne, je ſentis qu’elle me la prenoit, & la paſſoit par l’ouverture de ſon jupon ; je connus ſon deſſein, & je portai bientôt le doigt où elle le deſiroit. Le toucher d’un endroit dont la poſſeſſion m’étoit interdite depuis ſi long-tems, me cauſa un frémiſſement de joye qui me fut aperçû de toute la bande, qui me cria, courage, Pere Saturnin, vous y voila : peut-être aurois-je eu la ſotiſe d’être déconcerté de cette exclamation, ſi Mariamne (c’étoit le nom de notre Déeſſe) ne m’eût ſur le champ donné un baiſer, & déboutonné ma culote d’une main, tandis qu’elle paſſoit l’autre bras autour de mon col ; elle m’empoigna le Vit, il bandoit. Ah, Peres, s’écria-t’elle avec tranſport, en adreſſant la parole aux autres Moines, & en leurs découvrant mon Vit, qui s’éleva fierement d’un demi pied au-deſſus de la table : vous n’étes que des Embrions, en avés-vous de cette beauté-la ? Il ſe fit un Brouhahaha d’admi-