parâmes les meilleurs amis du monde,
Mariamne & moi. La pauvre enfant
ne tarda guéres à s’apercevoir qu’il étoit
dangereux de joüer avec moi, ſa
ceinture devint bien-tôt trop courte,
on m’en donna la gloire : le Pere Caſimir
prit le ſoin de conduire les choſes
ſécretement ; il étoit juſte qu’il prît
ſur lui les riſques des hazards auſquels
il expoſoit ſa chére Niéce. Elle en ſortit
à ſon honneur, & tout auroit été
le mieux du monde, ſi cette groſſeſſe
inattenduë, n’avoit pas mis le déſordre
dans nos aſſemblées nocturnes. J’eſſayai
du reméde de Caſimir, & ſur ſes
traces ; je me rendis bien-tôt redoutable
au Cul de tous nos Novices ; mais
je retombai peu de tems après dans mes
anciennes erreurs, & les plaiſirs du Con
m’enleverent à ceux du Cul.
Quelque jour, après avoir chanté ma premiere Meſſe, le Prieur me fit avertir d’aller dîner dans ſa chambre : j’y fus, & je trouvai avec lui quelques Anciens, qui me reçûrent, ainſi que le Prieur, avec de vives accolades, que je ne ſavois à quoi attribuer. Nous nous mîmes à table, & nous fimes une chére de Prieur, c’eſt tout dire, quand le vin que ſa Révérence avoit ſoin de