près avoir touſſé, craché, éternué,
mouché, il fit ſa harangue, plus ennuyeuſe
encore que ſa figure. Si nous
en euſſions été quittes pour cela, ce
n’auroit été que demi mal : mais, il
ſembloit que le marraud eût donné le
mot à tous les importuns du Village,
qui vinrent tour à tour faire leur ſalamalec,
j’enrageois. Quand Madame
Dinville eût répondu à bien de ſots
complimens, elle ſe tourna de notre
côté, & nous dit : ah ça, mes chers
enfans, vous reviendrés demain dîner
avec moi, nous ſerons ſeuls : il me
ſembla qu’elle affectoit de jetter les
yeux ſur moi en diſant ces derniers
mots. Mon cœur trouvoit ſon compte
dans cette aſſurance, & je ſentis que,
ſans faire tort à mon penchant, mon
petit amour propre ne laiſſoit pas d’être
flatté ; Vous viendrés, entendés-vous
Suzon, continua Madame Dinville,
& vous aménerés Saturnin, c’étoit le
nom que portoit alors votre ſerviteur.
Adieu, Saturnin, me dit-elle, en m’embraſſant ?
pour le coup je ne fus en reſte
de rien avec elle, nous ſortîmes.
Je me ſentois dans une diſpoſition, qui aſſûrément m’auroit fait honneur auprès de Madame Dinville, ſans la