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Page:Gervaise de Latouche - Histoire de dom B… portier des chartreux, 1741.djvu/308

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Histoire de Dom B…


moureuſement : une palpitation ſubite me ſaiſit, je la quittai, je reſtai tremblant à la conſidérer, & tout-à-coup ſoufflant ma lumiere, je repris ma chere Devote dans mes bras : Amour m’écriai-je, ſeconde-moi ; je gagnai ma chambre avec ce cher fardeau. Dieux, qu’il étoit leger ! Je le mets ſur mon lit, je ferme ma porte, je rallume ma bougie, & je reviens plus tremblant que je ne l’avois encore été, conſidérer ma proie, tous mes mouvemens ne lui avoient pas fait reprendre ſes eſprits. Je decouvre toute ſa gorge, je leve ſes jupes, j’écarte ſes cuiſſes, un ſentiment delicieux combat contre ma lubricité : je m’arrête, j’examine, j’admire ! Quel voluptueux ſpectacle ! L’Amour & les Graces ſe trouvoient ſur toutes les parties de ſon corps ; blancheur, embonpoint, fermeté, délicateſſe, tout y charmoit, tout étoit fait au tour : le blanc parſemé de petites veines bleues, qui montroient la fineſſe de la peau, le noir d’un poil plus doux que le velours, le vermeil d’un Con ménagé avec les nuances les plus heureuſes, formoient un contraſte parfait, & me faiſoient douter laquelle de ces couleurs contribuoit le plus à la perfection d’un ta-