Page:Gervaise de Latouche - Histoire de dom B… portier des chartreux, 1741.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
Histoire de Dom B…


qu’eſt-ce donc que ce plaiſir dont tu me fais tant d’éloge ? C’eſt, lui répondis-je, l’union d’un homme avec une femme qui s’embraſſent, qui ſe ſerrent bien fort, & qui ſe pâment en ſe tenant étroitement ſerrés de cette façon : les yeux toûjours fixés ſur le viſage de ma ſœur, je ne laiſſois échaper aucun des mouvemens qui l’agitoient ; j’y voyois la gradation inſenſible de ſes deſirs. Sa gorge bondiſſoit ; mais, me dit-elle, avec une naïveté curieuſe qui me paroiſſoit de bonne augure ; mon pere m’a quelquefois tenu comme tu le dis, & je ne ſentois pas cependant ce plaiſir que tu me promets ; c’eſt, repartis-je, qu’il ne te faiſoit pas ce que je voudrois te faire. Eh ! que me voudrois-tu donc faire, me demanda-t’elle d’une voix tremblante ? Je te mettrois, lui répondis-je effrontément, quelque choſe entre les cuiſſes, qu’il n’oſoit pas te mettre, elle rougit, & me laiſſa par ſon trouble la liberté de continuer en ces termes ; vois-tu, Suzon, tu as un petit trou ici, lui dis-je, en lui montrant l’endroit où j’avois vû la fente de Toinette. Hé, qui t’a dit cela, me demanda-t’elle, ſans lever les yeux ſur moi ? Qui me l’a dit, repris-je aſſez em-

baraſſé