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Histoire de Dom B…


ment de volupté, je portois des regards enflammez ſur toutes les parties de mon corps, je brûlois, j’écartois les cuiſſes, je ſoupirois, mon imagination échauffée me préſentoit un homme, j’étendois les bras pour l’embraſſer, mon Conin étoit devoré par un feu prodigieux : je n’avois jamais eu la hardieſſe d’y porter le doigt : toûjours retenuë par la crainte de m’y faire mal, j’y ſouffrois les plus vives démangeaiſons ſans oſer les apaiſer. Quelquefois j’étois prête à ſuccomber, mais effrayée de mon deſſein, j’y portois le bout du doigt, & je le retirois avec précipitation, je me le couvrois avec le creux de la main, je le preſſois ; enfin je me livrai à la paſſion, j’enfonçai, je m’étourdis ſur la douleur pour n’être ſenſible qu’au plaiſir : il fut ſi grand, que je crus que j’allois expirer. Je revins avec une nouvelle envie de recommencer, & je le fis autant de fois que mes forces me le permirent.

J’étois enchantée de la découverte que je venois de faire, elle avoit répandu la lumiere dans mon eſprit : je jugeai que, puiſque mon doigt venoit de me procurer de ſi délicieux momens ; il falloit que les hommes fiſſent