nouvelle matiere à la médiſance, j’en
étois touchée juſqu’aux larmes : je craignois
qu’en allant offrir ma confuſion
aux yeux de mes ennemies, je ne leur
donnaſſe un nouveau ſujet de triompher.
J’allai me placer ſur un Prie-Dieu
vis-à-vis de l’Autel, mes pleurs m’aſſoupirent,
je m’endormis. J’eus pendant
mon ſommeil le rêve le plus charmant :
je ſongeai que j’étois avec Verland,
qu’il me tenoit dans ſes bras, qu’il
me preſſoit avec ſes cuiſſes ; j’écartois
le miennes, je me prêtois à tous les
mouvemens, il me manioit les Tetons
avec tranſports les ſerroit, les baiſoit :
l’excès du plaiſir me reveilla, j’étois réellement
dans les bras d’un homme, encore
toute occupée des délices de mon
ſonge, je crus que mon bonheur changeoit
l’illuſion en réalité, je crus être
avec mon amant ; ce n’étoit pas lui :
on me tenoit étroitement embraſſée par
derriere : au moment que j’ouvris les
yeux, je les refermai de plaiſir, & je
n’eus pas la force de regarder celui qui
me le donnoit. Je me ſentis inondée
d’une liqueur chaude, & quelque choſe
de dur & de brûlant, que l’on m’enfonçoit
en jettant des ſoupirs ; je ſoupirois
auſſi, & dans le moment une li-
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Portier des Chartreux.