Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quoi est-elle revenue ? Le curé reviendra-t-il ou non ? Ah ! que l’incertitude est une peine cruelle ! Je voulais sortir, mais je n’osais ; enfin, j’allais m’évader quand le diable m’arrêta. Mon cœur me disait : Tu vas te coucher, nigaud, et tu bandes encore ! Tu abandonnes Françoise à son chagrin : crains-tu de la consoler ? c’est bien la moindre chose que tu lui doives ; elle t’a comblé de caresses, refuseras-tu d’essuyer ses larmes ? Elle est vieille, d’accord ; laide, soit ; mais n’a-t-elle pas un con, nigaud ? Ma foi ? seigneur Diable, vous avez raison.


Un con n’est jamais qu’un con ;
Quand on bande tout est bon.


Va, va, continua la voix intérieure, l’orage est passé ; il n’y a plus rien à craindre, remets-toi dans le lit. Je succombai à la tentation, je m’y remis. Je commençai à me coucher, avec beaucoup de discrétion, sur le bord ; mais toute ma politesse ne put arrêter un cri de frayeur qui partit et fut dans l’instant étouffé par la crainte d’être entendu. Je sentis qu’on se retirait dans le coin du lit. Une pareille façon d’agir augmentait ma surprise. Je crus que je la ferais bientôt cesser, en expliquant mes intentions, et cette explication fut de porter la main entre les cuisses de ma vieille : elles étaient redevenues tout ce qu’on pouvait les souhaiter et pour exciter les plus vives émotions, plus douces et plus fermes qu’elle ne m’avaient encore paru. Ma