Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/186

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retentir les voûtes du couvent en frappant avec mon vit, hélas ! qu’êtes-vous devenu ? On ne parle plus du vigoureux père Siméon ; ce n’est plus qu’un vieillard cassé ; son sang est glacé dans ses veines, ses couilles sont sèches, son vit est disparu : tout meurt ! J’avais toutes les envies d’éclater, mais la crainte de l’indisposer me retint. Ô mon fils, poursuivit-il, profitez de votre jeunesse. Le seul moyen de vous tirer de votre léthargie, c’est de vous mettre au régime, d’avoir recours à une dévote ; mais, pour cet effet, il faut avoir la liberté de confesser, et je me charge de vous l’obtenir auprès de Monseigneur. Je remerciai le père, et, sans avoir grande foi en son secret, je le priai de s’y employer ; il me le promit. Ce n’est pas tout, continua-t-il, il vous faut un guide avant d’entrer dans cette carrière, et je veux vous en servir.

Vous savez, mon fils, que la confession vient de nos ancêtres, c’est-à-dire des prêtres et des moines. J’ai toujours admiré le génie profond de ces hommes célèbres qui établirent la confession. Depuis ce temps tout a changé de face ; les biens ont fondu sur nous ; nos richesses ont grossi à l’ombre de ce tribunal auguste. Béni soit Dieu ! Amen !

Je ne vous parlerai pas de l’excellence du poste de confesseur : ayez seulement de la discrétion, de la douceur et de la condescendance pour les faiblesses humaines, et les femmes vous adore-