histoire. Je la pressai de continuer, — Volontiers, me dit-elle ; nous nous sommes un peu arrêtées, mais ce détail était nécessaire pour ton instruction. Revenons à la surprise que me causa la vue de cette machine ingénieuse que je venais de ramasser.
J’avais mille fois ouï parler de godmiché : je savais que c’était avec cet instrument que nos bonnes mères se consolaient des rigueurs du célibat. Cette machine imite le vit ; elle est destinée à en faire les fonctions ; elle est creuse et s’emplit de lait chaud, pour rendre la ressemblance plus parfaite, et suppléer par ce lait artificiel à celui que la nature fait couler du membre d’un homme. Quand celles qui s’en servent se sont mises, par un frottement réitéré, dans la situation d’avoir quelque chose de plus, elles lâchent un petit ressort : le lait part et les inonde. Elles trompent ainsi leurs désirs par une imposture dont la douceur leur fait oublier celle de la réalité.
Je jugeai que l’agitation avait fait tomber ce précieux bijou de la poche de quelqu’une des mères qui m’étaient venues attaquer. Je n’étais pourtant pas sûre que ce fût véritablement un godmiché ; mais mon cœur me le disait. Cette vue dissipa toute ma douleur : je ne pensai plus qu’à ce que je tenais dans ma main, et je voulus sur-le-champ en faire l’essai. Sa grosseur m’effrayait à la vérité, mais elle m’animait. Mes craintes cédèrent bientôt à l’ardeur que sa vue