Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/128

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archipel ; son sol est pourtant volcanique comme celui de ses voisines, mais il est moins argileux et ne retient pas l’eau des pluies à sa surface. Sa salubrité incontestable peut être attribuée à l’absence d’eau stagnante et de marais, à l’élévation des villages au-dessus du niveau de la mer, et aussi à ce que les coraux ne découvrent presque pas à marée basse.

La Grande Comore, en arabe Angazia, Aganziza, Gaziza, Gazizad, la plus considérable de l’archipel appelé par les Arabes îles de Comor, a reçu des Portugais le nom du groupe, qu’elle a conservé. Ses premiers habitants furent, d’après la tradition, des Arabes mais plus vraisemblablement des Juifs ou des Iduméens venus de la mer Rouge peu après le règne de Salomon. Presque à la même époque, il y vint des Zendjes ou noirs de la côte de Zanguebar. Dès le VIIè siècle de notre ère elle fut fréquentée par les navires arabes, mais c’est seulement vers l’an 500 de l’hégyre que les Arabes des établissements de la côte orientale d’Afrique s’y installèrent. Un peu plus tard, elle devint une dépendance de Kiloua. En 1505 ou 1506, les Portugais en prirent possession ; ce qui occasionna une émigration de la population musulmane ; les Portugais ne firent qu’y passer et, quelques mois après leur départ, un fort parti de Chiraziens vint s’y établir sous la conduite de Mohamed-Ben-Haïssa. Peut-être y vint-il aussi quelques Malgaches. En dehors de ces immigrants libres, la traite y introduisit, de tout temps, de nombreux nègres de la côte d’Afrique ou de Madagascar. Ces éléments, plus ou moins mélangés, ont formé la population actuelle, la plus vigoureuse et la mieux constituée des quatres îles