Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/153

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Numa Choa, l’autre ville, est située au Sud, sur un mamelon commandant un excellent port. Autrefois aussi importante que Fomboni, elle est aujourd’hui presque complètement ruinée ; il ne reste que des vestiges de son mur d’enceinte flanqué de tous carrées ; à peine contient-elle une soixantaine de maisons en pierres et quelques cases. C’est pourtant là que se trouve le seul bon port des Comores, après ceux de Mayotte. Ce port est protégé de tous côtés par des îlots et des coraux, seulement l’accès de la terre est difficile à mer basse. Numa Choa est peuplée d’Arabes et surtout de Mahoris émigrés à la suite des guerres avec Andrian-Souli, de l’occupation de Mayotte par les Français, et de l’émancipation des esclaves. On sait peu de chose sur l’histoire de Mohéli ; ses premiers habitants furent des noirs venus d’Afrique à une époque indéterminée ; plus tard des Arabes et des Malgaches s’y fixèrent ; en 1506, une partie des Chiraziens de Mohamed-ben-Haïssa s’y établit sous les ordres d’un de ses fils. Quelques années après, Mohéli tomba sous la dépendance d’Anjouan ; mais cette dépendance fut toujours plutôt nominale que réelle ; ce qui est certain c’est que, dès le commencement du XVIè siècle, les Arabes ont été complètement maîtres de Mohéli. Dans le courant de l’année 1561, Jacques Lancaster, commandant un vaisseau anglais chargé d’un voyage d’exploration, aborda à Mohéli. "Il y fut reçu par un grand nombre d’Arabes ou de Maures, et l’île lui parut extrêmement peuplée. Seize hommes, qu’il envoya dans sa chaloupe, obtinrent la permission de prendre