Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des bœufs, des cabris, des volailles, etc. ; mais ils ne purent se procurer une quantité suffisante de riz dans l’île, ni à Mayotte et Anjouan, où ils en avaient envoyé chercher, ces îles n’en produisaient même pas assez pour leur propre consommation. Mohéli était alors sous la dépendance nominale d’Anjouan ; le prince arabe qui la gouvernait au nom de la reine d’Anjoua, visita à son bord le commandant Hollandais. "C’était, dit la relation, un homme d’expérience qui avait voyagé en Arabie, et en d’autres lieux. Il allait tous les ans faire quelque tour au continent. Il parlait passablement portugais et avait vu jouer des instruments, car il demandait si on avait des clavecins et particulièrement des harpes….. Il s’entretint avec le général de diverses choses. Il entendait bien l’art de la navigation et désira voir notre carte. On la lui apporta avec un globe et il y marqua tous les principaux points des Indes orientales. On connaissait aussi qu’il avait bien fréquenté la mer Rouge et qu’il en avait toutes les connaissances qu’on pouvait avoir". Il insista beaucoup auprès du commandant pour le décider à se rendre dans son palais, mais malgré tous les témoignages d’amitié qui lui donna le roi, le général refusa toujours ses invitations. Il n’en était pas de même des autres Hollandais qui chaque jour se rendaient à terre et parcouraient l’île en toute liberté ; le roi fit même ramener aux vaisseaux un matelot déserteur qui s’était caché dans la montagne. Des détachements, ou des hommes isolés, étaient continuellement occupés à tailler un mât, à faire