Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/175

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équilatéral de 12 lieues environ de côté ; cette forme est déterminée par deux chaînes de montagnes, partant de l’angle Sud et se dirigeant, en figurant un V, l’une au Nord, l’autre au Nord-Ouest. Son massif, très élevé et extrêmement accidenté, est dominé par un pic aigu. Observé du large, à égale distance de la Grande Comore et d’Anjouan, le sommet de ce pic fait avec la ligne de mer un angle égal à la moitié de celui fait par le volcan ; ce qui lui donne une hauteur d’au moins 1200 mètres. Un autre sommet arrondi paraît un peu moins élevé. Les vallées sont étroites et profondes, et conduisent à la mer des ruisseaux plus ou moins importants. A l’inverse de Mohéli, tous les sommets sont bien boisés, ainsi que les pentes ; aussi l’eau est-elle abondante. Sur beaucoup de points du littoral le sable est noir. Les coraux tiennent aux assises de l’île, mais s’étendent assez loin au large le long de la côte occidentale. Ailleurs, la côte tombe à pic dans la mer et donne de suite grand fond. Anjouan n’a que des rades foraines ; car on ne peut regarder comme un port le petit bassin, balisé par les Anglais, au milieu des coraux, près de Pomoni. Aussi fertile que Mayotte et Mohéli, l’île d’Anjouan est plus saine. Les maladies communes sont la dyssenterie et la variole, et seulement en quelques endroits marécageux, les fièvres paludéennes. L’abaissement relatif de sa température peut être attribué à l’élévation de son massif et au boisement presque complet de ses montagnes. Bien qu’employé là comme dans les autres Comores, le défrichement par