Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/185

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vient la masse du peuple, composée des Antalotes et des Malgaches libres ; puis au dernier échelon les esclaves, d’origine africaine ou malgache. Anjouan n’a pas de troupes régulières ; le sultan entretient pour sa garde une centaine de soldats, vêtus de tuniques rouges, coiffés de calottes, et armés de fusils à bayonnettes et de sabres ; ils forment une partie de l’équipage des trois ou quatre boutres, armés de pierriers, que les Anjouanais appellent leurs boutres de guerre, mais qui ne font que le commerce, comme les autres. Leurs officiers portent des plaques argentées ou dorées, représentant une main renversée. Faut-il y voir des armes parlantes et une allusion au nom d’Anjouan dont l’étymologie est probablement le mot souahéli Andja ou Andza qui signifie main ? A part les prêtres musulmans, je ne crois pas qu’il y ait à Anjouan de fonctionnaires payés par l’État. J’extrais d’un excellent article publiée par M. Le Bron de Vexela (Univers, îles d’Afrique), quelques détails sur les marchés et les impôts à Anjouan : "J’avais envoyé tous les articles que je croyais pouvoir convenir ; le sultan avait fait étaler tous ces objets dans une salle, et lorsque j’arrivai, se trouvaient réunis autour de lui les princes et les principaux habitants. J’eus à peine le temps de me reposer ; à l’instant vingt questions me furent faites à la fois : "Combien ceci, combien cela" ; et ce qui leur plaisait davantage était toujours trop cher. "Nous ne sommes pas comme les Sakalaves, me disait le sultan, nous connaissons le prix de tout cela". Enfin après une séance de plus de quatre heures, nous tombâmes d'