Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/210

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du XVI siècle sous le nom qu’elle porte aujourd’hui. A une époque très-reculée qu’il serait téméraire de préciser, elle fut peuplée par des noirs venus de la côte d’Afrique. De quel point de la côte venaient ces noirs ? Quel était degré de civilisation ? Il est impossible de le dire. On ne trouve, dans l’île, aucune de ces armes ni aucun de ces instruments de pierre, dont l’examen pourrait fournir de précieux renseignements. Les seuls indices de leur origine africaine sont 1° le nom de M’Chambara ou M’Zambara, donné par eux au Nord de l’île, qui est le nom d’une peuplade considérable de la côte de Mozambique ; 2° le sang éthiopique manifeste chez les Antalotes produits par le croisement des Sémites avec ces premiers habitants ; 3° le nom de Mahoris, Maouris. Maures, que portent ces Antalotes, comme les arabes croisés de la côte d’Afrique ; 4° enfin les traditions recueillies par les auteurs arabes, d’après lesquelles des émigrations de Zendjes et de Comr, peuples habitants la côte orientale d’Afrique, auraient formé la population des îles du canal de Mozambique.

Angazidja, Anjouan et Mohéli furent habitées par des Arabes longtemps avant Mayotte ce n’est que vers le Ve siècle de l’hégyre, à la suite d’événements incertains, probablement la conquête d’Angazidja par les sultans de Kiloua, que quelques Arabes vinrent se fixer au nord de Mayotte, au point appelé M’Chambara dont ils firent M’Zambourou. Vers l’an 600 de l’hégire, dit un manuscrit, les îles d’Anjouan et de Mayotte ne formaient qu’un état. Il n’y avait pas de roi : des chefs commandaient