Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/233

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gabare la Lionne, des officiers de ce bâtiment, et de deux détachements d’infanterie et d’artillerie, destinés à tenir garnison dans l’île. le quartier général fut établi à Dzaoudzi.

Andrian-Souli mourut dans trois ans après notre prise de possession, d’excès d’absinthe et autres liqueurs. On voit son tombeau sur la presqu’île de Choa ; c’est un carré de terre unie, sans mausolée ni pierre tumulaire, entouré d’une double rangée de pieux ; entre la première et la seconde rangée se trouve une petite baraque en rafia, hermétiquement fermée et montée sur quatre poteaux. Chaque année, les Malgaches y font des cérémonies, à l’anniversaire de sa mort. Le tombeau est ombragé par deux magnifiques tamariniers.

Jetons un coup-d’œil sur l’état de l’île au moment de notre prise de possession. La population était réduite à environ 300 Arabes, 700 Antalotes ou Mahoris proprement dits, 600 Sakalaves, soit 1.600 personnes libres, et 12 à 1.300 esclaves africains ou malgaches ; elle n’était pas, en tout, de 3.000 âmes. La Grande-Terre était à peu près déserte ; toute la population s’était entassée sur le rocher de Dzaoudzi et sur Pamanzi ; il ne restait que quelques rares habitants dans les villages de M’Zambourou, Chingoni, Choa, Sada, Dapani, Sazileh, M’Sapéré, etc. Sept chefs exerçaient une ombre de pouvoir sur la Grande-Terre, sous l’autorité suprême du sultan Andria-Souli. Dzaoudzi était le seul endroit fortifié et bien peuplé ; on y comptait 349 maisons en pierres, ou cases, et environ 1.000 habitants. Il n’y avait plus de troupeaux