Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/243

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tout exercice une promenade de 50 mètres, une atmosphère empestée, pour toute distraction, la vue de la Grande-Terre qui déroule à 3 kilomètres de là ses cimes et ses vallons couverts d’une magnifique verdure, le supplice de Tantale ; voilà les conditions de la vie matérielle pour les habitants du plateau. Quant aux colons de la Grande-Terre, tous les services publics, l’Administration, l’hôpital, le tribunal, etc., étant concentrés sur le plateau, ils sont fréquemment obligé de s’y rendre. Ceux de la côte orientale, grâce à leurs embarcations, peuvent y venir en 2, 3, et même 5 ou 6 heures, suivant la mer et le vent ; quelquefois aussi le passage est impossible ; mais ceux du versant occidental, qui traversent l’île à pied, à cheval ou à mulet, ne trouvent pas toujours d’embarcations sur la côte orientale pour traverser le bras de mer. De là des retards et souvent des impossibilités qui font que chacune des nombreuses courses au plateau occasionne une perte d’une ou de deux journées aux colons de la côte occidentale et du Nord ou du Sud, suivant les moussons. Or, pendant la coupe ou la manipulation, quand les instants sont précieux, ces colons m’ont déclaré que chacun de ces voyages leur faisait perdre 3.000 ou 4.000 francs. Comme position stratégique, le plateau ne peut avoir aucune importance depuis les progrès de l’artillerie. Dominé de tous côtés et à quelques centaines de mètres par les hauteurs des Indiens, de Fongouzou de Mirandole, le Mougnaméri, de Numa-Choa et de Choa, il serait écrasé par une ceinture de feux plongeants et convergents. Il faudrait donc occuper ces hauteurs ;