Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ethiopie. Les Ethiopiens le destinèrent à une expiation dont l’usage existait de temps immémorial ; ils conduisirent une barque solide, la garnirent de vivres pour six mois, et y embarquèrent Iambulus avec un de ses compagnons, en leur recommandant « de se diriger toujours vers le sud, assurant qu’ils seront portés dans une île fortunée où ils trouveront une race d’hommes très doux parmi lesquels ils vivront très heureusement ».

Après avoir navigué pendant quatre mois sur une grande mer, Iambulus et son compagnon arrivèrent enfin à l’île désignée. Les habitants les reçurent bien. La température de cette île était douce ; les jours égaux aux nuits ; à midi le soleil ne faisait pas d’ombre ; les Ourses n’étaient plus visibles. Les habitants portaient des vêtements tissés avec des fibres de plantes, se nourrissaient de graines d’une espèce de roseau, macérées dans l’eau, et écrivaient en traçant les lignes du haut en bas. Ils ne célébraient pas les mariages et n’adoraient que le soleil et les corps célestes. Iambulus remarqua, dans cette île, des animaux ronds qui avaient des pattes tout autour du corps, et des serpents assez grands, mais non venimeux. Il y avait sept îles de ce genre, à des intervalles égaux. Au bout de sept ans, Iambulus et son compagnon repartirent et, après quatre mois de navigation, furent jetés sur la côte de l’Inde.

Une partie de cette description, concernant la disparition des Ourses, la durée du jour, le gnomon, les rabanes, le riz, les crabes, l’absence du mariage, peut se rapporter à Madagascar et aux Comores ; elle paraît, à dire vrai, avoir été inspirée par la description