avant, seulement ils tuent leurs prisonniers au lieu de les vendre ; la traite a beaucoup diminué, mais elle continue dans des conditions beaucoup plus dures pour les Africains ; obligés de cacher les noirs, les négriers les entassent à fond de cale et, dit-on, les jettent quelquefois à la mer quand ils sont chassés par des croiseurs anglais. Tous les esclaves qui venaient d’Afrique recevaient la liberté et trouvaient dans nos colonies, tout en travaillant, une existence préférable à celle qu’ils menaient dans leur pays ; ils étaient d’ailleurs acquis à la civilisation. Peut-être eût-il été plus avantageux de régulariser et de surveiller les opérations du recrutement à la côte d’Afrique que de les supprimer complètement, car nous avons perdus, sans compensation, une source d’excellents travailleurs. L’ Afrique fermée, on a demandé à la nombreuse population de l’Inde les travailleurs noirs nécessaires à nos colonies ; il suffit de jeter les yeux sur les statistiques criminelles de la Réunion, par exemple, pour juger des résultats moraux de recrutement. Mayotte essaya donc de recruter ses travailleurs dans l’Inde ; un premier convoi fut amené par M. Sohiers de Vaucouleur, en 1848, mais ces Indiens furent immédiatement atteints par les fièvre paludéennes ; la moitié mourut dans les deux premières années et on fut obligé de renvoyer les autres complètement cachectiques. Les Indiens ne pouvant vivre à Mayotte, le Gouvernement autorisa les engagements de travailleurs indigènes dans les autres Comores et c’est là que se recrutent aujourd’hui les ateliers de Mayotte.
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