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Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/283

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On voit que la grande majorité désengagés se compose de Mozambiques ; ce sont d’excellents travailleurs, très-vigoureux et non sujets aux fièvres paludéennes, ce qui leur donne, à Mayotte, une valeur particulière ; ils présentent, en outre ce grand avantage qu’après avoir terminé leur engagement, que la plupart renouvellent, ils se fixent dans l’île et augmentent la population laborieuse. Les natifs des Comores figuraient, en 1865, pour 515 dans le chiffre de 3.234 engagés et, en, 1866 pour 950 sur 3.787 ; ils ne figurent plus que pour 437 dans l’effectif de 3.002, en 1868. Leurs engagements sont moins chers que ceux des Africains et des Malgaches, les sultans n’exigeant pour chaque contrat qu’une prime de 30 à 60 francs ; mais le sultan d’Ajouan ne permet à ses sujets que des engagements de 1 ou 2 ans, ce qui est formellement contraire à l’arrêté du 2 octobre 1855, par lequel les engagés venant de dehors sont toujours soumis à un premiers engagement d’au moins cinq années ; pour être assuré de leur retour, il retient leurs femmes et leurs enfants et leur défend de se marier à Mayotte ; on prétend aussi qu’il prélève une part sur leur salaire ; d’ailleurs le sultan d’Anjouan a besoin de travailleurs pour son usine et celle de M. Sunley, il n’envoie donc à Mayotte que les phtisiques, les rachitiques, les ulcérés, etc., ce qui empêche le recrutement à Anjouan d’être aussi avantageux qu’il pourrait l’être. La cession du contrat d’engagement d’un travailleur passé dans les Comores en présence des délégués de l’Administration, coûte, à Mayotte, 125 francs pour un noir au-dessous de 10 ans, 150