Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/287

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ils, le plus qu’ils peuvent, l’intervention de la police sur les ateliers. Au temps où la peine du rotin était applicable, lorsqu’un travailleur désobéissait, on le conduisait au poste de police le plus voisin, il recevait quelques coups de rotin et s’empressait de reprendre le travail, parfaitement corrigé. Aujourd’hui le rotin est interdit, il ne reste comme moyen de répression que l’emprisonnement, peine complètement illusoire pour un nègre. Aller à la geôle est une bonne fortune pour un engagé, là le repos de midi et du dimanche est scrupuleusement observé, la nourriture es bonne, le logement passable, le travail modéré ; aussi, un bon nombre d’engagés refusent-ils les service sur les habitations, uniquement pour être mis à la geôle. Qu’est-il arrivé ? les concessionnaires, lorsqu’ils ont eu à se prendre le leurs engagés, se sont rendus justice à ceux-mêmes avec la coupe, le bloc, le bâton, etc., etc. Exiger que le repos de deux heures au milieu de la journée, et du dimanche en entier, soit accordé aux travailleurs ; leur assurer le strict et loyal payement de leur salaire ; édicter contre les engagés coupable de contraventions légères, des peines qui ne soient pas onéreuses uniquement pour l’engagiste ; rendre l’emprisonnement une véritable peine en forçant les détenus à un rude travail ; telles sont les modifications qu’il est nécessaire d’apporter au régime actuel des ateliers. Le gouvernement local y trouvera, d’ailleurs, son intérêt. Tous les ans on porte aux recettes du budget local, pour le produit du travail des détenus, une somme