Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/29

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mer ; et quatre cents ans avant ce même Eratosthènes les vaisseaux de Nochos en avaient fait le tour. Mais l’erreur même de Ptolémée prouve que de son temps on connaissait l’existence d’une terre considérable, tournant à l’est, auprès de la côte orientale d’Afrique ; Or cette terre considérable ne peut être que la grande île de Madagascar.

§ 3.

Les géographes arabes. – L’île Cambalou de Massoudi. – Les îles Zaledj d’Edrisi. – L’île Comor d’Edrisi et d’Ibn-Saïd. – Les îles de Comr. – Relation de Marco Paulo.

Tout ce qu’on écrit les auteurs arabes sur la côte d’Afrique et les îles voisines, a été rapporté et discuté par M. le contre-amiral Guillain, dans son bel ouvrage intitulé Documents sur l’Afrique orientale(38), avec la grande autorité que lui donnait sa parfaite connaissance de la mer des Indes et de ses côtes. Je me bornerai donc à reproduire ici quelques passages de Massoudi, Edrisi et Ibn-Saïd, qui semblent avoir trait aux Comores et à Madagascar.

« Le Nil, dit Massoudi, coule à travers cette partie du pays des Soudans qui borde le pays des Zendj, et une branche s’en détache et va se jeter dans la mer des Zendj, qui est celle de l’île de Cambalou. Cette île est bien cultivée, ses habitants sont Musulmans, mais ils parlent la langue des Zendj. Les Mahometans ont conquis cette île et fait ses habitants prisonniers, tout comme ils ont pris l’île de Crète dans la Méditerranée. Ce fait arriva au commencement