Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/44

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Pline ajoute (48) : « Tous les autres auteurs ont pensé qu’on ne pouvait accomplir cette navigation à cause de l’ardeur du soleil. De plus, les navires de commerce sont troublés, dans ces parages, par des pirates arabes qu’on appelle Ascites parce que, montés sur un plancher établi sur deux outres de peaux de bœufs, ils sortent des îles et attaquent les navires à coups de flèches empoisonnées ».

Je ne sais si ce mode d’embarcation est encore usité à la côte d’Afrique mais, par une bizarre coïncidence, il est aujourd’hui en usage sur les côtes du Chili et du Pérou. La note suivante, du capitaine Hoff, extraite du Voyage autour du monde de M. Lesson, expliquera complètement le passage de Pline :

« On donne le nom de balsa à une embarcation dont se servent les Indiens sur les côtes du Chili et du Pérou. Deux corps placés l’un à côté de l’autre, et unis par de liens, composent l’ensemble de ce bateau ; chacun de ces corps est formé par un assemblage de peaux de loups marins. La grandeur varie ; elle est, selon la convenance et les lieux, de douze à dix-huit pieds ; on prépare ces peaux en les frottant, avec des pierres, pendant un temps déterminé ; cette opération qui tient lieu de tannage, enlève toutes les aspérités ; on les enduit ensuite d’une huile composée à cet effet ; lorsqu’elles en sont suffisamment imprégnées, on les réunit par des coutures, en leur donnant la forme nécessaire, puis on leur applique extérieurement une espèce de composition faite avec de l’huile et une terre rougeâtre ; cet enduit