de fréquents rapports avec les Européens, leur caractère est sociable et assez honnête. On pourrait leur reprocher leur rapacité, leur orgueil, et le peu de sympathie qu’ils éprouvent pour les Européens ; mais ces défauts sont si habilement dissimulés sous une apparence de bonhomie, d’humilité et de dévouement, qu’il faut les bien connaître pour deviner le fond de leur pensée. A la Grande Comore et Mohéli, ils sont farouches, méfiants, et ont gardé quelque chose de leur ancienne férocité. Quant à la probité dans les contrats, ils ne sont pas aussi malhonnêtes qu’on pourrait le croire ; certainement ils cherches plutôt leur propre profit que celui de leur prochain, mais ils ne sont ni plus ni moins Arabes, sous ce rapport, que beaucoup d’Européens.
Très peu de personnes, dans les Comores, parlent et écrivent la véritable langue arabe ; l’immense majorité parle et écrit en Souahéli. C’est la langue qu’on apprend dans les écoles et qui est devenue la langue commune des quatre îles. Il est encore de bon ton, dans la haute société, d’employer l’Arabe pour sa correspondance ; mais cet usage tend à disparaître.
Le costume des hommes se compose d’un simbou roulé, couvrant de la ceinture au genou, d’une longue robe blanche ou jaune, à manches, fendu et boutonnée sur la poitrine et descendant jusqu’au-dessus de la cheville, d’un turban, d’une paire de sandales plates et d’un chapelet. Voilà le costume essentiel de tout Arabe ; mais la plupart y joignent un gilet sans manches, noir, rouge ou vert, plus ou moins richement brodé. Les gens aisés portent, sur la robe, un ample pardessus à manches de drap noir ou