Page:Ghazels - Ferté.djvu/19

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  Le vent du désert s’est levé. Assure-toi si son souffle
fait fête à mon étendard déployé.

  Ô mon cœur, mon cœur durci aux batailles, vos battements
ont retrouvé le printemps de ma jeunesse
défunte.

  Kérim ! Le vent du désert fait rage. Sors de la tente
et vois si mon étendard résiste à son souffle désordonné.
L’étendard claque au vent — ô chérif — et chaque
ondulation conte à la terre tes victoires.

  Kérim ! Kérim ! Le vent du désert souffle en tempête.
Va, jeune homme, soutenir de ton bras mâle
l’étendard triomphateur.

         Kérim obéit à son maître.
     Il soulève la portière de la tente.
         Et le sable l’aveugle.
     Il franchit le seuil de la tente
         Et la nuit l’enveloppe.
     Il avance pour soutenir l’étendard
Et Safiah, l’Attendue, étanche sa soif à ses lèvres.