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de la poésie scientifique

M. Francis Jammes, de charme de nature, malgré la petitesse d’inspiration et l’afféterie. Léo Larguier, romantique, mais dont nous louons la répudiation à son second volume, du « recueil de vers », pour l’unité du poème, du livre.

M. John-Antoine Nau : son art verbal et rythmique, subtilement spontané et savant, sa valeur évocatrice et suggestive, en son volume les Hiers Bleus.

MM. Georges Duhamel et Arcos, se réclamant scientifiquement, avons-nous dit, ce qu’avèrent avec grandeur souvent, leurs livres : Des Légendes, des Batailles (Duhamel), et la Tragédie des Espaces (Arcos). Avec eux, M. Jules Romain. De sa Vie unanime, poème harmoniquement composé, la pensée générale et la technique, le classent, en effet, parmi les « scientifiques ». Se rattachant à eux, M. Alexandre Mercereau (Eshmer-Valdor), de verbe subtil, de très sensitive et nombreuse rythmique, et M. Charles Vildrac, d’une large et simple émotion que nous dirons à valeur morale.

Près de ce groupe, un autre où domine le nom de M. Théo Varlet, et où l’on doit distinguer MM. Paul Castiaux et Pierre J. Jouve : luxuriances de vie universellement perçue, sens orgiaque et sacré de la vie, plénitude de sensation rendue en musicalité et spontanéité de Rythme. Tendance philosophique.

M. John-L. Charpentier, toute particulière personnalité, poète scientifique, critique d’unique valeur en la génération montante. D’éducation littéraire et scientifique, son idéal s’est constitué par examen critique de l’histoire poétique. Il va à « une poésie qui ne soit plus éclairée seulement extérieurement de science par intermittences, mais qui rayonne de dedans en dehors, comme si elle était une science elle--