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de la poésie scientifique

sens évolutioniste. — D’autres, Symbolistes, à tendances philosophiques : MM. Jean Royère, Paul Drouot, André Ibels……


…J’ai dit, quand il a été nécessaire, moi qui ai l’habitude de parler net sous les dates et le document[1], que nulle plus entière volonté que la mienne n’a ouvert la lutte poétique moderne, initiatrice généralement, — puis qui traversa les diverses Écoles, qu’elle répudiait alors même qu’elles s’en assimilaient des aspects, désireuse seulement d’aller à l’extrême de ses desseins. M’évertuant vers les plus hautes, et sans doute de lointaines généralisations, sommes harmonieuses des rapports liant l’intelligence humaine à l’évolution universelle, tentant ainsi une unité philosophique qui dégageât son émotion, — Métaphysique émue, — tout en exprimant sa complexité sensitive entre-pénétrée : Analyse et Synthèse.

J’ai su que cette volonté ne créerait point une Œuvre tout de suite en contact avec le grand nombre[2]. Mais logiquement elle devait, si elle en portait les puissances, atteindre les créateurs eux-mêmes, les Poètes, et ceux-ci qui par leur acquis intellectuel, leur intuition et leur sensitivité, s’égalent quasi à eux, Lecteurs ainsi que re-créateurs des


  1. Ainsi, dans le présent volume, l’on trouvera quelques citations et extraits, voulus pour assurer mes dires et éclairer l’historique, et souvent pris du terrain de mes adversaires.
  2. « Les esprits paresseux et routiniers aiment à entendre ce qu’ils entendaient hier, a écrit Alfred de Vigny, — mêmes idées, mêmes expressions, mêmes sons : tout ce qui est nouveau leur semble ridicule, tout ce qui est inusité, barbare. »