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de la poésie scientifique

LE SYMBOLISME ET SES ÉCOLES





Les luttes devaient commencer en l’année 1888, s’accentuer, suscitées par l’acte de personnalités plus ou moins puissantes, surgies successivement au cours de cette chaude et nombreuse aventure d’âpres esprits vers tous les points de la sensibilité, de l’intuition et de la connaissance. Les Écoles Symbolistes allaient lutter entre elles, non pour des idées, car ce ne sont guère que subtilités du Verbe voilant du concept assez simpliste, mais sur des apports prosodiques et rythmiques, — tandis que la « Poésie scientifique » s’opposait à toutes, qui, si sa doctrine avons-nous vu, les pénètre et les impressionne souvent, devait les traverser sans contact pour elle-même.

M. Jean Moréas apporta à l’idée du « Symbole » une première variante. Mais qu’était donc, de Mallarmé, cette idée première ?

Il la résume lui-même en quelques lignes de la retentissante « Enquête » de M. Jules Huret sur l’évolution littéraire, en 1891. « Nommer un objet, dit Stéphane Mallarmé,