Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
  
de la poésie scientifique

tinctivement ému, et de verbe plus pittoresque et souple, que Verhaeren, — Viélé-Griffin, cependant, ne sortira pas seulement du sens égotiste pour s’exprimer en un sens général de vie. Mais, tout en demeurant Symboliste, — sa pensée et son art iront à découvrir et magnifier des significations générales de la Vie : ce qui doit être la pensée nécessaire du Poète, désormais.

Ainsi, ne pouvant contenir son intensité en la gangue individualiste où se devaient restreindre les autres Symbolistes, c’est au sens de la Légende qu’il élargit le Symbole à travers l’exemple Wagnerien. C’est dans la Légende, ressuscitée ou créée par son esprit touchant à l’essence des choses et du verbe, qu’il a su enclore l’émotivité d’éternelles vérités, sentiments et idées. Ainsi, lui aussi, par une autre voie qui est sienne, arrivé au sens universel. Son dernier livre le décèle, comme il montre que seul avec Verhaeren, parmi les Symbolistes, il continue son évolution. Et en puissance accrue.

Auprès de Mallarmé, M. Francis Viélé-Griffin est la grande et âpre figure du « Symbolisme », — demeurant en puissance, disons-nous, alors que l’action créatrice de cette École à divers modes est virtuellement terminée, alors que la plupart de ceux qui œuvrent encore poétiquement, se répètent, d’aucuns même étant en voie de régression…

Outre les noms de capitale action dont nous avons marqué l’évolution Symboliste, rappelons-en simplement d’autres qui resteront en l’histoire de ce temps de Stuart Merrill, É. Mikhaël, J. Laforgue, Pierre Quillard, Max Elskamp, Laurent Tailhade, Rodenbach, Van Lerberghe, Maeterlinck, Albert Samain, André Fontainas, Gabriel