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de la poésie scientifique

dant, après avoir maintenu l’équilibre instable propre aux mutations, amène en toutes choses le ralentissement et l’immobilité relative, la déchéance et la mort, — inertie que de nouveaux états réveilleront encore en leurs expansions natives…

Tout devient selon un Rythme elliptique. — La Matière étant éternelle et illimitée est représentée virtuellement par le Cercle, qui, si grand qu’il s’élargisse, demeure illimité, de la nature même de la matière. Donc il s’élargirait éternellement en la nécessité de demeurer en même mouvement : la Matière se mouvant selon le Cercle, n’évoluerait pas, ne progresserait pas.

Mais, si elle meut elliptiquement, par l’Ellipse elle se sort éternellement, et illimitée, de la nécessité primordiale du Cercle : elle évolue avec progrès.

Mais, puisque, virtuellement, le Cercle est sans limites, illimitée sera l’ouverture d’ellipse vers la ligne droite, terme d’évolution, — et éternellement, sans pouvoir se résoudre, la Matière évolue et va vers un Plus, vers un Mieux…


Or, par quoi est mise en mouvement, selon cette ellipse, la Matière ?

La théorie « évolutionniste » a émis en loi la « lutte pour la vie ». Mais si nous examinons essentiellement cette proposition, c’est un contre-sens que nous repoussons, qu’il vienne de Darwin ou des déductions de Spencer et de Nietzsche, et de tous qui après eux l’ont sciemment ou inconsciemment commis, — voir là un But de l’évolution vitale. Ce n’est de cette évolution qu’un Moyen, — pour