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de la poésie scientifique

la Matière unique. Fatalement l’Ellipse, par périodes, se raccourcit donc, et par loi de pesanteur même, vers le dessin originel : c’est-à-dire l’évolution n’est pas continuement en expansion. C’est à quoi répondent les périodes de décadence dans la nature et les êtres.

De la double loi, selon cette double évocation géométrique, sont possédés les astres du ciel, qui ont irradié et qui se minéralisent, — et dont le cours elliptique se raccourcit. En sont possédées les vies des peuples et des empires, — et nos propres vies, naturelles et intellectuelles, et nos énergies quotidiennes elles-mêmes. En dépendent, nous l’avons dit plus haut, les vertus génératrices.




Avant de dire quelle sanction humaine ressort de ces principes, nous remarquerons en passant qu’ils peuvent mettre un terme à la vieille et longue querelle occidentale entre le Matérialisme et le Spiritualisme, avatar de l’antique antagonisme du Mal et du Bien, de la Nuit et de la Lumière, double direction de l’esprit humain partie de l’Inde depuis la méditation de Vyasa, et l’emprise générale de Kapila qui tient la pensée évolutionniste moderne ! — En notre pensée les deux termes s’unissent et l’antinomie se résout : car le spiritualisme, c’est-à-dire pour moi, le plus de conscience prise du Tout, sort perpétuellement de la Matière évoluante. Cet idéalisme nouveau est rationnel et immane à la matière même de l’Univers.


« Le rêve cosmogonique de M. René Ghil, d’où découle le principe de Philosophie qui soutient de sa charpente toute