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une émotion nouvelle tente de naître en l’Intellectualité non asservie, et l’on peut dire internationalement. En même temps que l’instinct de la Vie — simplement — de manière incohérente ameute les peuples devant le mensonge d’un progrès qui, vaincu même en sa science de tuer, a encore mesuré son impuissance et sa détresse suprême à mesure de la disette et de l’épidémie quasi mondiales : l’Intellectualité créatrice, ainsi qu’étonnée d’elle-même, tend à se sentir des droits, — droits de vie de la Pensée, et peut-être sur les directions d’ordre moral et matériel à apporter nouvellement.

Je prends acte, en même temps que mes responsabilités pour hier et pour demain, qu’aux développements de ses principes, la « Poésie-scientifique » a imposé à la Poésie — que nous voulons en puissance de toute intellectualité — le devoir de mériter le droit d’apporter les divinations de la Pensée lourde de vérités et d’émotions universelles, et de proposer en un avenir les lois gardiennes de la Vie, seule entité sacrée, et ses rites reliant les hommes en une volonté-une vers les