Page:Ghil - La Tradition de poésie scientifique, 1920.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 48 —

de leur inspiration et de leurs œuvres les matériaux de la « connaissance », tant ancienne que moderne, — souhaitant une inspiration ordonnée et harmonieuse. De Jean de Meung, peut-être se souvenait alors Joachim du Bellay…

Est-ce cette exhortation, ou l’énergie de tradition du xiiie siècle qui, près de Ronsard quasi surpassé, suscita l’œuvre de Du Bartas : La première Semaine ? Peut-être les deux causes agirent-elles. Mais la principale, qui détermina l’inspiration de Jean de Meung, et qui inspirera pareillement d’autres poètes au cours de l’évolution poétique, c’est à nouveau une nécessité supérieure pour la Poésie, de répondre de compréhension et d’émotion à un nouvel élargissement, à une nouvelle grande poussée d’apports et de pensée scientifiques…

Guillaume de Salluste du Bartas donnait en 1679, cette « Première Semaine » qui eut un retentissement extraordinaire. Elle eut trente éditions en l’espace de six années, on la traduisit en toutes les langues : dans la poésie Anglaise elle exerce une action inspiratrice, elle inspire Milton. On la