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Page:Ghil - Les Dates et les Œuvres, 1923.djvu/227

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XIII

STÉPHANE MALLARMÉ



L’Œuvre première. — La seconde Œuvre. — L’Œuvre rêvée.


Lui-même, le souriant Mallarmé des Mardis de la rue de Rome, aimait rappeler que vers la douzième année il n’avait d’autre souhait que devenir Evêque. Aussi, un autre vœu l’occupe secrètement : remplacer dans l’admiration publique Béranger, le vieux Béranger chantre de sa Lisette et de l’Homme à la redingote grise qui « s’était assis là, grand’mère ! » Il l’avait vu en quelque maison amie : un grand poète ! lui avait-on dit.

Le premier souhait était, dirons-nous, la vraie et instinctive expression de son âme. Et c’est vraiment quelque chose comme le représentant suprêmement épiscopal d’un Art occulte qu’il devint, le regard pris en la contemplation de la large et magique pierre violette enchâssée en l’anneau sacré :

Eau froide par l’ennui dans ton cadre gélée…