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WAGNÉRISME


À Stuart Merrill


Quand, sentant l’heure qui ne revient prématurément poindre, mon esprit non sorti de l’évolution, sous le Titre générique de l’œuvre qu’un pressentiment éveillait — « légende d’Âmes et de Sangs » — désormais — « légendes de Rêve et de Sang » — ouvrit en un livre d’essais les vagues et linéaires et éparses rêveries optatives de mon présent vouloir : en toute Amitié ravie tu me saluas, Très-ami ! mais gratuitement humiliant aussi d’une sorte d’étrange respect ton droit regard de Poète seigneur.

Toute se montrait là ta native et latente simplesse ; et, la vie, m’en éplorera le glorieux souvenir.


Ce livre, ton art de lire large et loyal le prit, selon ma prière, pour l’angélique message que vraiment je le fis : un simple dire de venue : venue qui ne devait éclater, peut-être, inutile pour un Avenir lors entrevu, et qu’aujourd’hui, maître de mes jeunes Ténèbres, je dis et prouve voir.

Ta poétique divination, hors de la phrase aux livides lueurs et, pour secouer la vaine nuit, d’orages s’emplissant, vit la Musique logique et claire qui dans mes « légendes » sera. Légitime reine des sons,