Page:Ghil - Traité du verbe, 1886.djvu/33

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Colorées ainsi se prouvent à mon regard exempt d’antérieur aveuglement les Cinq :

A, noir ; E, blanc ; I, bleu ; O, rouge ; U, jaune ;


dans la très calme royauté de Cinq durables lieux s’épanouissant monde aux soleils : mais l’A étrange en qui s’étouffe des Quatre autres la propre gloire, pour ce qu’étant le désert il implique toutes les présences.

D’où, à l’esprit qui me suivit (introublé désormais si des Instruments pères lui sont présentes les Couleurs, plus haut régnantes) selon la logique apparaît la conclusion voulue, disant :

A, les orgues ; E, les harpes ; I, les violons ; O, les cuivres ; U, les flûtes ;


et : c’est en allant quérir selon l’ordre de ma vision chantante les mots où le plus souvent se nombre la Voyelle maîtresse demandée, que l’immatérielle obéissance vibrera de l’Instrument au timbre qui sied.



Cependant la seule origine est là, de même que les Voyelles sont de la langue la genèse ; et l’on veut au plus profond comme au plus haut se perdre dans l’épars souffle aussi des Accords dilués : et la moins grande ingénuité des Diphtongues et des Voyelles composées est appelée assurant :


que , ie et ieu seront pour les Violons angoissés ; ou, iou, ui et oui pour les Flûtes aprilines ; , et in pour les Harpes rassérénant les Cieux ; oi, io et on pour les Cuivres glorieux ; ia, éa, oa, ua, oua, an et ouan pour les Orgues hiératiques.