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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

routes étaient exactement divisées par des bornes milliaires ; on les traçait en droite ligne d’une ville à l’autre, sans avoir égard aux droits de propriété, ni aux obstacles de la nature ; on perçait les montagnes ; et des arches hardies bravaient l’impétuosité des fleuves les plus larges et les plus rapides[1]. Le milieu du chemin, qui s’élevait en terrasse au-dessus de la campagne voisine, était composé de plusieurs couches de sable, de gravier et de ciment ; on se servait de larges pierres pour paver ; et dans quelques endroits près de Rome, on avait employé le granit[2]. Telle était la construction solide des grands chemins de l’empire, qui n’ont pu être entièrement détruits par l’effort de quinze siècles. Ils procuraient aux habitans des provinces les plus éloi-

    torze ; 6e Lyon, trois cent trente ; 7e Milan, trois cent vingt-quatre ; 8e Rome, quatre cent vingt-six ; 9e Brindes, trois cent soixante ; 10e trajet jusqu’à Dyrrachium, quarante ; 11e Byzance, sept cent onze ; 12e Ancyre, deux cent quatre-vingt-trois ; 13e Tarse, trois cent un ; 14e Antioche , cent quarante-un ; 15e Tyr, deux cent cinquante-deux ; 16e Jérusalem, cent soixante-huit ; en tout quatre mille quatre-vingts milles romains, qui sont un peu plus que trois mille sept cent quarante milles anglais. Voy. les Itinéraires publiés par Wesseling, avec ses notes. Voy. aussi Gale et Stukeley, pour la Bretagne, et M. d’Anville pour la Gaule et l’Italie.

  1. Montfaucon (Antiquité expliquée, tome IV, part. 2, liv. I, c. 5) a décrit les ponts de Narni, d’Alcantara, de Nîmes, etc.
  2. Bergier, Histoire des grands chemins de l’empire, l. II, c. 1, 28.