Il est blessé par un assassin. A. D. 180.
L’empereur, retournant un soir à son palais, comme il passait sous un des portiques étroits et obscurs de l’amphithéâtre[1], un assassin fondit sur lui l’épée à la main, en criant à haute voix : « Voici ce que t’envoie le sénat. » La menace fit manquer le coup ; l’assassin fut pris, et aussitôt il révéla ses complices. Cette conspiration avait été tramée dans l’enceinte du palais. Lucilla, sœur de Commode, et veuve de Lucius-Verus, s’indignait de n’occuper que le second rang. Jalouse de l’impératrice régnante, elle avait armé le meurtrier contre la vie de son frère. Claudius-Pompeianus, son second mari, sénateur distingué par ses talens et par une fidélité inviolable, ignorait ses noirs complots : cette femme ambitieuse n’aurait pas osé les lui découvrir ; mais, dans la foule de ses amans (car elle imitait en tout la conduite de Faustine), elle avait trouvé des hommes perdus, déterminés à tout entreprendre, et prêts à servir les mouvemens que lui inspiraient tour à tour la fureur et l’amour. Les conspirateurs éprouvèrent les rigueurs de la justice ; Lucilla fut d’abord punie par l’exil et ensuite par la mort[2].
Haine de Commode pour le sénat.
Les paroles de l’assassin laissèrent dans l’âme de Commode des traces profondes. Ce prince, sans cesse
- ↑ Voyez Maffei, Degli Amphitheatri, p. 126.
- ↑ Dion, l. LXXII, p. 1205 ; Hérodien, l. I, p. 16. Histoire Aug., p. 46.
pereur dissipa noblement l’inquiétude publique, en refusant de le voir, et en brûlant ses papiers sans les ouvrir. Dion, l. LXXII, p. 1209.