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le César fut la seconde personne ou du moins tint le second rang dans l’état : depuis, on accorda plus facilement le titre suprême d’Auguste aux fils et aux frères du monarque régnant. L’astucieux Alexis, qui voulait éluder, sans le violer, l’engagement qu’il avait contracté avec un puissant associé, le mari de sa sœur, et en même temps récompenser la piété de son frère Isaac, sans se donner un égal, imagina une nouvelle dignité supérieure à celle de César. L’heureuse flexibilité de la langue grecque lui permit de réunir les noms d’Auguste et d’empereur (Sebastos et Autocrator) et cette réunion produisit le mot sonore de Sebastocrator. Il était au-dessus du César et sur la première marche du trône ; les acclamations publiques répétaient son nom, et à l’extérieur il n’était distingué du souverain que par sa coiffure et sa chaussure. L’empereur portait seul des brodequins de pourpre ou de couleur rouge, et le diadème ou la tiare que les empereurs grecs avaient emprunté du costume des rois de Perse[1]. C’était un grand bonnet pyramidal d’étoffe de laine ou de

    pect pour les titres et les formes, elle donne à son père le nom de Επισ‌τημοναρχης, inventeur de cet art royal, τεχνη τεχνων et επισ‌τημων επισ‌τημη.

  1. Στεμμα, ςεφανος, διαδημα (voyez Reiske, ad Ceremoniale, p. 14, 15). Ducange a publié une savante dissertation sur les couronnes de Constantinople, de Rome et de France, etc. (sur Joinville, XXV, p. 289-303) ; mais aucun, des trente-quatre modèles qu’il donne ne s’accorde exactement avec la description d’Anne Comnène.